FEERIE OLYMPIQUE : PLUS VITE PLUS HAUT PLUS FORT – ENSEMBLE
Le rayonnement international des JO a sublimé la France le temps d’un été. Ce fut une parenthèse enchantée.
On y a cru car on a vu que le sport pouvait rendre le monde meilleur, unir malgré les différences, resserrer des liens entre pays que tout oppose.
10 500 athlètes sont venus donner un sens à leur engagement sous l’hospice d’une Olympe parisienne drapés dans leur étendard, fiers d’appartenir à une nation.
37 athlètes parmi eux en rupture d’identité, sans patrie et exilés de leur pays ont pu éprouver ce sentiment d’appartenance sous une bannière multiculturelle celle de l’équipe des réfugiés olympiques. Leur drapeau sera celui des 5 anneaux sur fond blanc. Ultime étendard de l’idéal olympique.
C’est parce qu’elle est cycliste exilée et femme que le destin d’Eyeru Gebru mérite quelques lignes dans cet almanach.
A 10 ans sur le vieux vélo d’un voisin, misère en bandoulière, elle apprend à pédaler sur les routes de son Tigré natal.
Elle est fascinée par les courses cyclistes qui se déroulent sur ses routes poussiéreuses. Elle sait déjà que sa vie ce sera le vélo.
10 ans plus tard elle est multimédaillée aux championnats sur route et contre la montre d’Afrique.
Elle se bat en même temps contre les préjugés contre sa famille mais gardera le soutien indéfectible de sa mère.
En 2017 repérée par l’UCI elle gagne l’Europe et intègre un programme féminin pour 2 saisons.
En 2020 de retour en Ethiopie pour l’intersaison la guerre civile éclate. Eyeru terrorisée disparaît pendant 8 mois contrainte de se cacher sans la protection de sa famille décimée.
Elle parvient à regagner l’Europe mais ne pourra participer aux championnats du monde sur route en Belgique malgré sa sélection.
Durant 2 années elle se hérisse contre la mort et finira par obtenir sa demande d’asile.
Sa carrière reprendra en 2022. Soutenue par le Comité National Olympique et l’UCI elle reçoit une bourse en tant que réfugiée pour l’aider à s’entraîner en vue des JO 2024.
Elle sera qualifiée et son hôte sera la France !
Elle sait que le vélo lui a sauvé la vie !
Sur le parcours de la flamme olympique Eyeru a été choisie pour porter le flambeau : elle sera relayeuse d'un long message de solidarité et d’espoir à des milliers d’athlètes réfugiés dans le monde.